Plus d’une quarantaine de pays se sont réunis mercredi pour adopter la Déclaration de Paris pour l’éducation. Ce document engage les États participants à améliorer les investissements et à renforcer l’aide internationale à l’éducation.
L’adoption du texte a eu lieu ce 10 novembre, à l’occasion de la Conférence mondiale pour l’éducation. L’événement, qui a rassemblé les dirigeants de plus de 40 pays, a été organisé par Audrey Azoulay, directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), et Emmanuel Macron, le président français. L’objectif de la rencontre était de renforcer l’engagement politique mondial en faveur de l’éducation.
« Aujourd’hui, alors que l’urgence immédiate de la crise peut sembler passée, notre mobilisation doit néanmoins se poursuivre. Il est impératif de donner la priorité à l’éducation en tant qu’investissement le plus puissant pour notre avenir commun », a déclaré la directrice générale de l’UNESCO.
« Si nous n’investissons pas dans l’éducation maintenant, le coût sera beaucoup plus élevé pour les générations à venir », a-t-elle averti.
Un appel à la coopération des secteurs public et privé
La Déclaration invite les acteurs des différents pays à s’appuyer sur les financements publics et la coopération public-privé. Il les appelle également à renforcer l’aide internationale, en versant 0,7 % de leur produit national brut à l’aide publique au développement. « Avec la pandémie, nous avons aussi subi une crise éducative d’une ampleur inédite, qui est venue s’ajouter aux défis de l’accès universel à une éducation de qualité », a déclaré Emmanuel Macron.
« En France comme à travers le monde, nous sommes engagés pour faire de l’accès à l’éducation une priorité. Car l’école est le lieu privilégié de construction d’un projet commun et d’un destin partagé pour nos sociétés », a-t-il ajouté.
Un secteur dévasté par la pandémie
La Covid-19 a privé au moins 1,6 milliards d’enfants et d’adolescents d’éducation. Parmi eux, 500 millions d’élèves et d’étudiants sont restés sans accès à l’enseignement à distance.
Selon Audrey Azoulay, la coalition internationale initiée par l’UNESCO a permis de répondre aux besoins les plus urgents durant l’année écoulée. « Nous sommes venus en aide à plus de 400 millions d’élèves et 12 millions d’enseignants, à travers 112 pays », a-t-elle affirmé. Malgré ces efforts, la situation reste tout autant préoccupante. Selon les estimations de l’UNESCO, les établissements scolaires sont toujours fermés totalement ou partiellement dans 65 pays, affectant 750 millions d’élèves.
La nécessité de « repenser le futur de l’éducation »
Un rapport a été dévoilé par l’UNESCO lors de la Conférence mondiale sur l’éducation. Intitulé « Repenser nos futurs ensemble : Un nouveau contrat social pour l’éducation », ce rapport invite à réformer les programmes scolaires et les méthodes d’enseignement actuelles.
Les nouvelles réformes devront tenir compte de trois grandes évolutions récentes de nos sociétés. Il s’agit de la mondialisation, le défi climatique et la révolution numérique. Le rapport propose une éducation fondée sur les droits humains et le respect de la diversité culturelle. Il appelle également à intégrer l’éducation à l’environnement dans tous les programmes scolaires. Enfin, l’éducation de ce siècle doit passer par les outils numériques, qui « permettent tant leur maîtrise manuelle que d’insuffler chez les élèves l’esprit critique et le recul nécessaire à leur bon usage ».
« Le choix qui nous attend est difficile. Soit nous continuons sur une voie insoutenable, soit nous changeons radicalement de cap. Je crois fermement que l’éducation est l’un de nos outils les plus précieux pour construire un avenir durable », a déclaré António Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, lors de la publication du rapport. Il a salué ce dernier comme une « référence fondatrice » et une « contribution vitale » aux prochaines discussions sur l’éducation.
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