L’Afrique a le droit d’exploiter ses ressources en gaz (Akinwumi Adesina)

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Akinwumi Adesina souligne la nécessité pour l'Afrique d'exploiter ses ressources en gaz naturel pour réduire la pauvreté énergétique.

Les pays africains cherchent à conclure un accord sur le gaz lors de la COP27. Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, estime que l’Afrique doit disposer de gaz naturel pour compléter ses énergies renouvelables.

Lors des négociations climatiques de la COP27, le président de la BAD a plaidé pour l’utilisation du gaz naturel afin de réduire la pauvreté énergétique en Afrique. Un accord devrait être trouvé pendant les négociations pour permettre aux pays africains d’exploiter leurs réserves de gaz naturel, a-t-il confié à Reuters. Les pays africains préconisent l’utilisation du gaz, tandis que certains pays prônent la réduction de l’utilisation des combustibles fossiles.

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Selon Akinwumi Adesina, même si l’Afrique triple sa production de gaz naturel par rapport aux niveaux actuels, sa contribution aux émissions mondiales n’augmenterait que de 0,67 %. Le continent contribue pour moins de 4 % aux émissions de gaz à effet de serre. Depuis la révolution industrielle, les pays développés ont émis environ 2 400 gigatonnes de CO2 nuisibles au climat. « L’Afrique, qui n’a pas vraiment émis, ne devrait pas maintenant être pénalisée pour ne même pas être capable d’utiliser un peu de gaz pour compléter ses ressources naturelles », a-t-il déclaré.

Le gaz naturel pour réduire la pauvreté énergétique en Afrique

L’utilisation du gaz naturel devrait aider les pays africains à combler leur déficit énergétique, soutient le président de la BAD. Le continent compte plus de 600 millions de personnes n’ayant pas accès à l’électricité. « Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment l’Afrique utilise le gaz naturel dans le cadre de son bouquet énergétique pour fournir de l’électricité à 600 millions de personnes aujourd’hui qui n’y ont pas accès », a déclaré Akinwumi Adesina. Pour l’instant, les discussions n’ont pas encore abouti à une position ferme sur les combustibles fossiles.

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Un projet qui ne fait pas l’unanimité

Des rapports publiés cette semaine montrent que l’Afrique serait perdante dans le développement de projets gaziers. Une étude publiée hier, révèle que la majorité des projets de combustibles fossiles sur le continent sont destinés à l’exportation. L’énergie produite serait utilisée pour répondre aux besoins des pays occidentaux plutôt que pour réduire la pauvreté énergétique du continent. Un autre rapport de Carbon Tracker publié lundi a révélé que l’expansion des exportations de pétrole et de gaz nuirait à la croissance économique de nombreux pays africains. Selon l’étude, la demande de combustibles fossiles pourrait chuter, ce qui ferait baisser le prix du gaz. L’Afrique se retrouverait alors avec des investissements considérables dans les infrastructures gazières, mais sans marché d’exportation.

Selon les experts, le développement des énergies renouvelables permettrait d’accélérer la croissance économique en Afrique. Les discussions de la COP27 sont axées sur la transition vers les énergies renouvelables. Actuellement, le monde est en passe de rater son objectif climatique de limiter le réchauffement de la planète à 1,5° Celsius.

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