La BAD prévoit un ralentissement de la croissance économique de l’Afrique en 2023

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Selon la BAD, la croissance du PIB réel devrait chuter à 3,4 % cette année, contre 4 % en 2022, avant de remonter à 3,8 % l’année prochaine.

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé cette semaine que la croissance économique de l’Afrique ralentira cette année et se rétablira partiellement en 2024. L’institution financière a baissé ses prévisions de PIB pour le continent dans un contexte d’instabilité politique, de faiblesse de la croissance mondiale et de forte croissance.

Augmentation de la croissance du PIB réel

Dans un récent rapport, la BAD a précisé que la croissance du PIB réel devrait chuter à 3,4 % cette année, contre 4 % en 2022, avant de remonter à 3,8 % l’année prochaine. La BAD avait prévu en mai une augmentation de l’économie de 4 % en 2023 et de 4,3 % en 2024, après une croissance de 3,8 % en 2022.

Selon la banque, les « effets cicatrisants à long terme » de la pandémie de COVID-19, combinés à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont entravé la reprise économique, initialement forte de l’Afrique après la pandémie. Notons que cette invasion a entraîné l’augmentation des prix des produits alimentaires et de l’énergie en 2022.

« Ces facteurs ont été aggravés par… des poches d’instabilité politique à travers le continent, une faible demande d’exportation due à une croissance mondiale timide, un resserrement de la politique monétaire et une augmentation du coût de l’emprunt qui en découle », a expliqué le rapport.

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Taux d’intérêt prohibitif

Depuis le début de l’année 2022, le taux d’intérêt prohibitif a provoqué l’exclusion de la plupart des pays africains des marchés internationaux de la dette. Le Ghana en défaut de paiement, et l’Éthiopie a annoncé son intention de restructurer son obligation unique à l’étranger.

La baisse la plus significative des prévisions de croissance de la BAD pour 2023 concerne l’Afrique centrale (4,1 % contre 4,9 % en mai). Cette région du continent a connu un coup d’État au Gabon et fait face à un conflit persistant dans l’est de la République démocratique du Congo.

Par ailleurs, les prévisions de croissance pour l’Afrique de l’Est ont connu une réduction de 0,7 % à 3,4 %. Cette baisse intervient au moment où le Soudan est confronté à une guerre civile et le Kenya à des pressions pour rembourser ou refinancer une obligation de 2 milliards de dollars arrivant à échéance en juin 2024. Les prévisions de croissance pour l’Afrique du Nord ont été aussi diminuées de 0,7 %.

Diminution du taux de croissance économique des pays exportateurs de matières premières

L’Afrique australe devrait afficher la plus faible croissance du continent en 2023, estimée à 1,6 %. Cette situation est impactée par les coupures d’électricité permanente qui limitent la production dans la plus grande économie de la région, l’Afrique du Sud. Les pays non-exportateurs de matières premières devraient connaître un taux de croissance économique plus élevé, tandis que celui des exportateurs de matières premières connaîtra une baisse.

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