La compagnie pétrolière britannique a publié hier lundi un rapport sur les perspectives énergétiques en 2023. Elle y prévoit trois scénarios variant en fonction de la transition énergétique.
Le rapport est intitulé BP Energy Outlook 2023 Edition. Ses auteurs prévoient une hausse de la consommation mondiale d’électricité de l’ordre de 75% d’ici 2050.
En 2019, le pétrole et le gaz représentaient respectivement 30,7% et 22,3% des sources d’énergie consommée dans le monde. Le charbon comptait quant à lui pour 25,2%. L’utilisation de ces sources d’énergie a entraîné une augmentation record des émissions de gaz à effet de serre. Aux différentes conférences sur le climat, les pays ont exprimé la nécessité de se détourner rapidement des énergies fossiles pour des énergies propres.
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La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui s’en est suivie ont cependant permis de rappeler aux décideurs publics et privés qu’il faudra d’abord s’assurer de la disponibilité, de l’accessibilité et de l’abordabilité des énergies renouvelables avant d’abandonner le fossile. « Toute transition énergétique réussie et durable doit aborder les trois éléments du soi-disant trilemme énergétique : sûr, abordable et à faible émission de carbone » a déclaré l’économiste en chef de BP, Spencer Dale.
Une dépendance qui coûte cher
La guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie ont favorisé la flambée des prix de l’énergie sur le marché international. Si certains pays comme ceux du Golfe ont pu en bénéficier, les Etats en développement en ont souffert au cours de l’année écoulée. Au Cameroun, le gouvernement a dépensé 1,26 milliard $, soit environ 3% de son PIB pour maintenir le prix du carburant à des niveaux abordables pour sa population. Le Nigeria, redevenu premier producteur de brut depuis décembre dernier, a dû investir 9,7 milliards $ dans les subventions pétrolières.
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La dépendance des pays africains vis-à-vis de l’extérieur pour leur approvisionnement en produits pétroliers a gravement affecté leur situation économique et financière en 2022. La plupart ont enregistré un déficit budgétaire et prévoient en 2023, soit d’augmenter les tarifs du carburant comme en République centrafricaine pour compenser les dépenses, ou d’arrêter les subventions comme au Nigeria.
On ne pourra pas se débarrasser aussi vite du fossile
Dans son rapport, la compagnie britannique BP indique que le pétrole continuera de jouer un rôle majeur dans le système énergétique au cours des 20 prochaines années. Il en sera de même pour toutes les sources d’énergie fossiles.
Les investissements nécessaires à la promotion des énergies renouvelables, et par conséquent, à l’abandon du fossile, vont prendre du temps à être débloqués et à avoir de l’effet. Dans le meilleur des cas, le pétrole, le gaz et le charbon représenteront au moins 18% de la consommation énergétique primaire mondiale à l’horizon 2050. Au pire, leur part sera de 54,8% en 2050.
Les trois scénarios possibles
BP prévoit 3 scénarios d’évolution du mix énergétique. Dans le premier nommé « New Momentum », les énergies renouvelables représenteront 45,2% de la consommation énergétique primaire mondiale en 2050. Le reste du mix sera composé de sources fossiles. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) seraient inférieures d’environ 30% en 2050 par rapport à leur niveau en 2019.
Dans le second scénario baptisé Accelerated, les énergies hors fossiles représenteront 71,8% de la consommation énergétique primaire mondiale en 2050. Les renouvelables hors hydroélectricité compteront à eux seuls pour 56,6% du mix. Les émissions de GES chuteront de près de 75% d’ici 2050 par rapport à leur niveau en 2019, rapporte Connaissance des Energies.
Le dernier scénario nommé Net Zero prévoit quant à lui une part de 81,6% pour les sources d’énergies hors fossiles dans la consommation énergétique primaire mondiale à l’horizon 2050. Le nucléaire et l’hydroélectricité représenteront respectivement 7,4% et 10,3% dans ce mix. Ce dernier scénario prévoit une réduction d’environ 95% des émissions de GES à la moitié du siècle en cours par rapport à leur niveau en 2019.
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