Dans la ville d’Uvira, en République démocratique du Congo, le projet « Eau contre choléra » a marqué des avancées significatives dans la lutte contre les maladies hydriques, informe une nouvelle publication de l’Agence Française de Développement (AFD). L’initiative, évaluée sur la période 2014-2022, a permis la rénovation des infrastructures d’approvisionnement en eau, la sensibilisation aux pratiques d’hygiène, et bien plus encore.
La ville d’Uvira, située dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), a longtemps été confrontée à un problème de santé publique majeur : les maladies hydriques (le choléra par exemple). Ces maladies étaient en grande partie attribuées au manque d’accès à l’eau potable. Face à cette situation, des efforts considérables ont été déployés au cours des dernières années pour inverser cette tendance préoccupante.
Le projet « Eau contre choléra à Uvira, » évalué par le Centre de recherche London School of Hygiene & Tropical Medicine sur la période 2014-2022, a été une étape cruciale dans cette bataille. L’objectif de ce projet était de rénover les infrastructures d’approvisionnement en eau, de soutenir la création d’associations d’usagers pour les gérer. L’opération vise aussi à sensibiliser la population aux bonnes pratiques d’hygiène.
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Des succès enregistrés malgré les défis climatiques et sécuritaires
Selon Jaime Saidi, coordinateur Eau, hygiène et assainissement au bureau central de la zone de santé d’Uvira, les enseignements tirés de cette évaluation sont précieux. Ils contribueront également à l’amélioration de la conception et la mise en œuvre de projets similaires dans tout le pays. Le projet a connu un succès notable malgré les défis climatiques et sécuritaires, y compris les inondations en 2020 liées au changement climatique et la présence de groupes armés.
Dans les quartiers ciblés, l’accès à l’eau potable s’est considérablement amélioré, avec quatre quartiers désormais entièrement couverts par le réseau d’eau potable. Cependant, l’évaluation met également en lumière la nécessité d’une meilleure utilisation et gestion des infrastructures par les communautés locales. En plus de garantir l’accessibilité, la continuité du service est un défi crucial. Des études épidémiologiques ont démontré un lien étroit entre la disponibilité continue de l’eau potable et l’incidence des maladies diarrhéiques. C’est le cas principalement du choléra. Augmenter la production d’eau de seulement 5 % pourrait avoir un impact significatif sur la réduction de ladite maladie à Uvira.
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Des investissements nécessaires pour la continuité du service
Les investissements nécessaires pour structurer le réseau et garantir la continuité du service sont substantiels. Pierre-Yves Durand, chargé d’évaluation à l’AFD, explique que le coût élevé de ce projet s’explique par le contexte complexe d’Uvira. Il a également souligné que de tels travaux sont essentiels pour endiguer les maladies hydriques.
Le projet « Eau contre choléra à Uvira » a accompli des progrès significatifs dans la lutte contre les maladies hydriques. Cependant, pour maintenir cette dynamique positive, il est essentiel de poursuivre les efforts visant à améliorer l’accès à l’eau potable, à sensibiliser les communautés et à garantir la continuité du service. Seul un engagement continu permettra de réduire de manière significative l’incidence des maladies hydriques dans cette région de la RDC.
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