Le gouvernement congolais a lancé un programme de développement local de 1,66 milliard $ sur l’ensemble du territoire national. Une enquête portant sur son exécution révèle cependant des irrégularités.
Le rapport d’enquête est intitulé « PDL-145T, entre développement et course à l’enrichissement illicite ». Il a été publié par le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) le jeudi 26 janvier dernier. Il indique que la République démocratique du Congo (RDC) a perdu 334,4 millions $ à cause de la surfacturation des marchés entrant dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement local des 145 territoires, une initiative lancée par le gouvernement et dont le coût s’élève à 1,66 milliard $.
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Ce programme vise à amorcer le développement de la RDC à partir des territoires de base. Il « cible les populations au niveau local en touchant six (6) Objectifs de développement durable (ODD) dont la santé, éducation, l’eau, les infrastructures ainsi que la construction de bâtiments administratifs », avait indiqué Modeste Kakanda Coordonnateur de l’Observatoire Congolais du développement durable (OCDD).
Les coûts de certains marchés ont triplé…
Le rapport d’enquête révèle que des marchés ont été livrés pour un coût trois fois supérieur à celui prévu. « Après analyse des données, CREFDL relève que la construction de certaines écoles de 6 salles coûte jusqu’à 400 000 $, alors que le montant initial fixé par la nomenclature budgétaire est de 130 000 $, soit (une hausse, ndlr) de 320% » indique le document, consulté par Actualite.CD.
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L’exemple de l’Ecole Primaire Damas est l’un des cas les plus flagrants de cette surfacturation. L’établissement est situé sur le territoire d’Aru, dans la province de l’Ituri. Le montant prévu pour sa construction était de 130 000 $. La facture présentée par les exécutants du projet était quant à elle de plus de 455 000 $. « Des bâtiments administratifs et des centres de santé connaissent aussi le même sort » renseigne le rapport.
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Des passations de marché irrégulières
Outre la surfacturation des marchés, l’enquête du CREFDL révèle également que la procédure de passation des marchés n’a pas toujours été respectée dans le cadre de ce programme. « Les cellules des projets et des marchés publics des ministères sectoriels habilitées (santé, enseignement et travaux publics) à passer la commande publique ont été mises de côté » lit-on dans le rapport.
Les entités qui ont été chargées de la passation des marchés ont été créées ad hoc et sont « sans compétences ». Certaines avaient déjà été dissoutes depuis plusieurs années. Cette révélation remet en cause la transparence dont fait preuve le gouvernement dans la gestion des projets publics. Elle suppose également que des détournements de fonds auraient été effectués. Ce qui pourrait entacher la confiance des partenaires internationaux.
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