Une découverte accidentelle pourrait empêcher la mort de plus d’un million de têtes de bétail par an, améliorant les moyens de subsistance des petits éleveurs en Afrique.
Des chercheurs de l’Institut kényan de recherche sur l’élevage (ILRI), accompagnés d’une équipe de recherche écossaise, ont effectué une découverte salutaire pour les éleveurs africains. Ils ont identifié un marqueur génétique capable d’indiquer avec précision si une vache est susceptible d’être infectée par la fièvre de la Vallée du Rift (FVR). Cette découverte pourrait contribuer à sauver les moyens de subsistance de milliers d’éleveurs, victimes chaque année de la maladie.
Plus de 300 millions $ de pertes par an
La fièvre de la Vallée du Rift est une maladie virale, le plus souvent observée chez les animaux domestiqués en Afrique subsaharienne, tels que les bovins, les moutons, les chèvres et les chameaux. Elle est provoquée par un parasite transmis par les tiques. La maladie cause la perte de plus d’un million d’animaux par an dans les 13 pays africains où elle se manifeste. Cela correspond à des pertes annuelles estimées à plus de 300 millions $
« Si le bétail est sensible, sans traitement, vous pouvez perdre 100 % de votre troupeau en deux ou trois semaines », explique Phil Toye de l’ILRI. Le financement de la recherche sur la maladie a toujours été limité, notamment parce qu’elle n’affecte pas les pays riches. Un vaccin contre la FVR existe et confère généralement une immunité à vie aux bovins. Cependant, sa fabrication prend du temps et coûte dix à vingt fois plus cher que les autres vaccins courants pour le bétail.
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Une meilleure alternative aux vaccins
La découverte des chercheurs est intervenue lors d’essais sur un troupeau de bovins en 2013. Trois bovins non vaccinés, tous du même père, avaient mystérieusement survécu à la maladie. L’équipe de l’ILRI est parvenu à identifier la raison de ce sursis. Il s’agit d’un marqueur génétique qui limite la croissance des cellules de l’animal lorsqu’elles sont infectées par le parasite, les protégeant ainsi de la maladie.
Grâce à cette découverte, les experts scientifiques pourront indiquer aux éleveurs si leur troupeau est vulnérable à la fièvre de la Vallée du Rift, grâce à un simple test. « Pour les éleveurs, cela ne constitue pas un problème. Vous avez juste besoin d’une façon de leur dire que tel animal et sa progéniture survivront à la maladie », estiment les chercheurs.
Cette découverte pourrait permettre d’élever plus facilement les animaux dans des régions d’Afrique où la maladie est endémique. Cela augmentera considérablement la quantité de lait et de viande produite sur le continent. Des recherches supplémentaires seront menées par les chercheurs afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’effets secondaires involontaires associés à la résistance à la maladie.
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