Au Sahel, les régimes militaires au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont formé une alliance pour lutter « contre le terrorisme ». Cependant, malgré leurs promesses, les attaques djihadistes continuent de faire des victimes, mettant en doute l’efficacité de ces juntes et leur réel objectif politique.
Au Sahel, la multiplication des attaques djihadistes continue de saper la propagande des régimes putschistes, qui avaient promis une amélioration dans la lutte contre le terrorisme. Depuis l’arrivée au pouvoir des juntes militaires, le bilan des attaques terroristes ne cesse de s’alourdir. Cela met en évidence le défi persistant auquel font face le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Le bilan des attaques djihadistes s’alourdit
Au Niger, depuis le putsch du général Abdourahamane Tiani en juillet, rapporte Le Monde, plus de 210 personnes ont été tuées dans des attaques terroristes. Au Burkina Faso, depuis le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022, le bilan dépasse les 4 100 victimes. Au Mali, où le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir en mai 2021, près de 5 000 personnes ont perdu la vie dans des attaques djihadistes. Ces chiffres proviennent de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled).
Les groupes djihadistes, notamment le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaida et l’État islamique au Sahel (EIS), continuent de défier les juntes au pouvoir. Les promesses de renforcer les armées et de lutter efficacement contre le terrorisme semblent demeurer lettre morte. C’est malgré la coopération au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), formée récemment après le putsch au Niger.
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Les juntes unies face aux pression de la Cedeao
L’objectif politique derrière cette alliance devient de plus en plus évident. Les juntes cherchent à montrer leur unité face aux pressions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et à contourner les sanctions imposées en signant la charte du Liptako-Gourma. Cette charte engage les régimes militaires à ne pas bloquer les infrastructures stratégiques, en réponse aux inquiétudes de la Cedeao concernant les coups d’État successifs dans la région.
Le rapprochement diplomatique entre les trois pays se poursuit, comme en témoigne la récente visite du Premier ministre nigérien, Lamine Zeine, au Mali et au Burkina Faso. Cependant, malgré les déclarations d’unité, les attaques djihadistes demeurent une menace constante, mettant en doute la capacité des juntes à garantir la sécurité de la région. La population du Sahel continue de payer le prix de cette instabilité, et la réponse des autorités au pouvoir reste un sujet de préoccupation croissant.
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