Seulement 0,3 % du financement climatique international va aux agriculteurs familiaux

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Agriculture Familiale
Seulement 0,3 % du financement climatique international va aux agriculteurs familiaux qui produisent pourtant 32 % de la nourriture mondiale.

La production des petites exploitations familiales représente 32 %, soit un tiers de la nourriture mondiale. Selon une nouvelle analyse publiée ce lundi, seulement, 0,3 % du financement climatique international.

Selon le rapport, Untapped Potential, 80 % du financement public international pour le climat et les dépenses consacrées au secteur agroalimentaire sont acheminées via les gouvernements bénéficiaires et les pays donateurs. Cela rend l’accès aux organisations d’agriculteurs familiaux plus difficiles. En effet, les raisons sont : les règles d’éligibilité ; les processus de candidature, et le manque d’informations. Les agriculteurs familiaux n’ont reçu qu’un quart (24 %) des financements consacrés au secteur agroalimentaire en 2021.

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122 millions de personnes plongés dans la faim depuis 2019

Selon Hakim Baliriane, le président du Forum des petits agriculteurs d’Afrique orientale et australe, « Le changement climatique a contribué à plonger 122 millions de personnes dans la faim depuis 2019. Il ne sera pas possible d’inverser cette tendance si les gouvernements continuent de lier les mains à des millions de personnes des agriculteurs familiaux. Ensemble, nous produisons un tiers de la nourriture mondiale, mais nous recevons une fraction de financement climatique que nous devons adapter. »

Selon des dépenses en 2021, le secteur agroalimentaire a reçu 8,4 milliards de dollars de financement public international pour le climat. Cela représente environ la moitié des 16 milliards de dollars dépensés en énergie. 2 milliards de dollars était destiné aux petites exploitations familiales et aux communautés rurales. Ce qui représente environ 0,3 %  du financement international pour le climat.

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Indisponibilité d’infrastructures nécessaires pour s’adapter au climat


De nombreux agriculteurs familiaux ne disposent pas des infrastructures, de la technologie et des ressources nécessaires pour s’adapter au climat. Les exploitations familiales de moins de deux hectares produisent un tiers de l’alimentation mondiale. Tandis que les exploitations de 5 hectares ou moins représentent plus de la moitié de la production mondiale de 9 cultures de base : riz, arachide, le manioc, le mil, le blé, la pomme de terre, le maïs, l’orge et le seigle. Ils produisent près des trois quarts de café et 90% du cacao.

Plus de 2,5 milliards de personnes dans le monde dépendent des exploitations agricoles familiales pour leur subsistance. Pour Alberto Broch, le président de la Confédération des organisations familiales de producteurs de Mercosur, la COPROFAM : tapé« Notre message aux gouvernements est clair : plus de 600 millions d’exploitations familiales sont déjà engagées dans la construction de filières plus durables des systèmes alimentaires résilients. Ils possèdent une richesse de connaissances et d’expériences qui doivent tapé. En incluant leurs voix dans la prise de décision et en garantissant un accès direct à davantage de financement climatique, nous pouvons créer une alliance puissante dans la lutte contre le changement climatique. »*

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Selon la secrétaire générale de l’Association des agriculteurs asiatiques Esther Penunia, « Des générations d’agriculture familiale et les dernières preuves scientifiques nous disent que travailler avec la nature et l’autonomisation des communautés locales est essentielle pour sauvegarder la production alimentaire dans un contexte en évolution climat. Il faut repenser en profondeur le financement climatique pour soutenir ces mesures éprouvées des solutions climatiques testées avec beaucoup plus de financements ciblés sur les agriculteurs familiaux et durables des pratiques telles que l’agroécologie. »

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