Les exportations céréalières et d’engrais seront au menu du sommet Russie-Afrique 2023. La rencontre se tiendra à Saint-Pétersbourg du 27 au 29 juillet. Elle réunira 49 pays et intervient dans un contexte où la Russie et l’occident se livrent à une guerre d’influence en Afrique.
Ouvrir des corridors logistiques pour les produits alimentaires et les engrais
Selon le diplomate russe Oleg Ozerov, « La création de corridors logistiques, de plaques tournantes non seulement pour les produits alimentaires et les engrais, mais aussi pour tous les autres produits de la Fédération de Russie, sera l’un des sujets de discussion”. Le sujet intervient en dans un contexte sensible. En effet, Moscou s’est récemment retiré de l’accord céréalier de la mer Noire. Cette entente permettait à l’Ukraine d’exporter ses céréales en toute sécurité, en dépit du conflit qui l’oppose à la Russie.
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Pour l’Afrique, cet accord est stratégique. En effet, le conflit russo-ukrainien avait entraîné une hausse des prix du blé et des engrais. Cette situation avait durement frappé les économies les moins développées. La mise en place de l’accord avait permis d’atténuer les conséquences de cette crise. Le sommet Russie-Afrique 2023 constitue donc une opportunité pour Moscou de faire bonne figure auprès de pays africains. Ces derniers se sont démarqués par leur neutralité depuis le début de la guerre en Ukraine.
Au sommet Russie-Afrique, Moscou en opération de séduction
Le président russe Vladimir Poutine a récemment déclaré que Moscou pourrait combler le vide laissé par les céréales ukrainiennes sur le marché mondial. Le vice-ministre russe des affaires étrangères, Sergei Vershinin, l’a encore confirmé en prélude au sommet Russie-Afrique. « La Russie est prête à rembourser aux pays qui en ont le plus besoin la quantité approximative de céréales qui a été acheminée l’année dernière dans le cadre de l’Initiative de la mer Noire. Les inquiétudes des pays africains sont compréhensibles et seront pleinement prises en compte.” a-t-il affirmé.
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En termes de perspective, Nicolas Bricas, chercheur en socio-économie de l’alimentation au Cirad ne s’attend pas dans l’immédiat à une hausse des prix du blé, du maïs ou de l’huile de tournesol. La stabilité des cours sera garantie par l’existence de corridors terrestres d’exportations des céréales ukrainiennes.
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Néanmoins, souligne-t-il, “À court terme, il y a un risque d’augmentation des coûts des produits dont la production nécessite une grande quantité d’engrais chimiques.”
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