Le taux de tabagisme mondial a reculé de 3% entre 2007 et 2019. La prévalence chez les jeunes augmente par contre, notamment dans les pays en développement.
La nouvelle édition du rapport Tobacco Atlas indique que près de 50 millions d’adolescents âgés de 13 à 15 ans consommaient du tabac en 2019. Cet effectif, englobant aussi bien les garçons que les filles, a augmenté au cours de ces deux dernières années en raison de la croissance démographique.
L’industrie du tabagisme cible de plus en plus la couche juvénile. Elle sévit notamment dans les pays en développement et constitue une menace pour leurs économies. Sa croissance « entraînera des dommages sur une génération entière ou même plus » selon Jeffrey Drope, professeur de santé publique à l’Université de l’Illinois et co-auteur du rapport, cité par Reuters.
La prévalence a baissé chez les adultes
Le taux de tabagisme chez les adultes a chuté au cours de ces dernières années. Il est passé de 22,6% en 2007 à 19,6% en 2019, selon le rapport publié par Vital Strategies et Tobacconomics Team de l’Université de l’Illinois à Chicago (UIC).
Le monde compte actuellement 1,13 milliard de consommateurs de tabac. 200 autres millions fument des produits dérivés de cette plante. Cette baisse est la première que constatent les auteurs du rapport depuis sa première édition en 2002. Elle résulte des mesures de lutte antitabac qui ont été prises dans certains pays.
Si le nombre de consommateurs de tabac a régressé dans le monde, il n’en a pas été ainsi dans des régions comme l’Afrique. Bien au contraire, la prévalence chez les adultes et chez les jeunes a considérablement augmenté dans au moins 10 pays sur le continent noir. Cette hausse s’explique par le manque, voire l’absence, de restrictions suffisamment strictes pour combattre le phénomène. Elle résulte également du manque de moyens pour accompagner ceux qui veulent abandonner la consommation du tabac.
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8,67 millions de décès en 2019
Le tabac tue trois fois plus que le paludisme, la tuberculose et le VIH/Sida réunis. En 2019, 8,67 millions de personnes en sont mortes. 80% de ces décès sont survenus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Près de 25% des personnes mortes étaient des femmes. Le tabac ne tue pas que ceux qui en consomment. Sa fumée a coûté la vie à 1,30 million de personnes en 2019.
D’après le rapport, cet effectif continuera à croître au cours des prochaines décennies malgré la baisse du taux de consommation. Le tabagisme constitue « un facteur de risque majeur » pour les pathologies non transmissibles les plus dangereuses pour l’homme : les maladies cardiovasculaires, les maladies pulmonaires chroniques, le cancer et le diabète. Le tabagisme réduit l’espérance de vie d’une décennie. Arrêter de fumer avant l’âge de 40 ans annule par contre le risque de décès prématuré de 90%.
La plupart des fumeurs veulent cesser de consommer du tabac. Vouloir est une chose, arrêter en est une autre. Le tabac contient de la nicotine, une drogue hautement addictive. Il est « extrêmement difficile » pour un fumeur d’abandonner cette pratique, selon les chercheurs. Il faudrait plusieurs essais pour y parvenir.
L’industrie de la mort
Plus de 5000 milliards de cigarettes sont consommées chaque année dans le monde. Celles-ci représentent plus de 90% du marché mondial du tabac. Les entreprises qui en vendent, continuent d’élaborer des stratégies de marketing pour attirer toujours plus de clients.
Les recherches ont révélé que la consommation de tabac a progressé dans 40% des 135 pays étudiés dans le cadre du présent rapport. Les compagnies de tabac « continuent de commercialiser agressivement les cigarettes ». L’essor de cette industrie génère d’importantes pertes pour le PIB mondial, soit près de 2000 milliards $ de dommages économiques par an.
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