Le paludisme tue un enfant chaque minute, surtout en Afrique

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Paludisme
Chaque minute, le paludisme tue un enfant dans le monde et 96% des cas de décès liés à la maladie sont répertoriés en Afrique.

Le paludisme fait partie des maladies les plus meurtrières en Afrique subsaharienne. La plupart de ses victimes sont des enfants de moins de cinq ans.

L’Afrique subsaharienne continue de subir les ravages du paludisme. Près de 229 millions de personnes ont souffert de cette maladie sur le continent en 2020, soit 95% des cas déclarés dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 96% des 627 000 décès liés à la malaria ont été répertoriés dans cette même région. Aujourd’hui, un enfant de moins de cinq ans meurt chaque minute à cause de cette maladie, soit plus de 525 000 par an.

La prévalence du paludisme en Afrique subsaharienne est surtout liée à la pauvreté des ménages vivant dans la région. Selon une tribune de responsables associatifs et de scientifiques publiée sur Le Monde, le paludisme est « bel et bien (…) une maladie des pauvres ». Les populations les plus touchées sont généralement éloignées des systèmes de santé. Elles sont souvent défavorisées dans les pays affectés par les inégalités sociales, les menaces pandémiques, sécuritaires et climatiques.

Quelques progrès notables

Les programmes de lutte contre le paludisme ont bénéficié d’une enveloppe globale d’environ 15 milliards $ ces dernières années. Autant d’investissements qui ont permis de réduire le taux de mortalité de 47% entre 2002 et 2020. Au début du troisième millénaire, le paludisme tuait près de 900 000 personnes chaque année. Ce nombre a chuté d’environ 1/3 au bout d’une vingtaine d’années.

Aujourd’hui, plus d’un million d’enfants Africains sont désormais immunisés contre la maladie grâce au vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S). Le sérum pourrait sauver la vie de 40 000 à 80 000 enfants par an, selon l’OMS. Pour cela, il faudrait en produire 80 millions de doses par an contre 15 millions actuellement. Ce qui nécessitera plus de financements de la part des partenaires et des institutions.

Lire aussi : Le premier vaccin contre le paludisme a protégé plus d’un million d’enfants en Afrique (OMS)

18 milliards $ nécessaires…

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a récemment publié un rapport qui indique la somme à mobiliser pour éliminer ces maladies d’ici 2030. Les estimations se chiffrent à 18 milliards $. Des fonds qui permettront de renforcer les systèmes de santé et de préparer le monde à d’éventuelles pandémies.

Une rencontre internationale devrait avoir lieu en septembre prochain. Elle réunira des Chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que des donateurs privés. Elle permettra aux différents participants de s’accorder sur la somme que chaque partie doit dégager pour lutter contre le paludisme, le VIH/Sida et la tuberculose au cours des trois prochaines années.

Des promesses et des conditions…

En attendant cette rencontre, les Etats-Unis ont promis de fournir un financement annuel de 2 milliards $ à partir de 2023. Ce qui fera une enveloppe totale de 6 milliards $ d’ici 2025. L’administration américaine conditionne toutefois sa contribution à celle des autres donateurs qui devront réunir les 12 milliards $ restants.

Compte-tenu de cette exigence, des responsables d’associations comme Patrick Bertrand, directeur exécutif d’Action santé mondiale, exhortent la France à jouer sa partition. Faut-il le rappeler, Paris est le deuxième plus gros donateur du Fonds mondial.

« La France doit envoyer un signal fort. Ne pas augmenter la contribution française au Fonds mondial aurait un coût insoutenable qui se compterait en vies sacrifiées », alertent les responsables d’associations dont Luc Barruet, directeur fondateur de Solidarité Sida et Hélène Berger, directrice exécutive des Amis du fonds mondial Europe.

Lire aussi : Afrique : les communautés de riziculteurs plus vulnérables au paludisme, selon une nouvelle étude

Fidèle DJIMADJA