Un nouveau rapport de la Banque mondiale indique que la pauvreté éducative a augmenté d’un tiers dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Une situation aggravée par la pandémie de Covid-19.
Une nouvelle étude publiée par la Banque mondiale révèle que la pauvreté éducative a augmenté d’un tiers dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Près de 70 % des enfants de 10 ans sont incapables de comprendre un texte écrit simple, indique le rapport. Ce taux, qui était de 57% avant la pandémie, a été aggravé par les fermetures d’écoles en raison de la Covid-19.
Des pertes estimées à 21 000 milliards $, soit 17 % du PIB mondial
Le rapport estime que cette génération d’apprenants risque aujourd’hui de perdre 21 000 milliards $ de revenus potentiels au cours de sa vie. Ce chiffre représente 17 % du PIB mondial actuel. L’année dernière, les pertes étaient estimées à 17 000 milliards $.
Selon le rapport, même avant Covid-19, la crise mondiale de l’apprentissage était plus grave. Le taux moyen mondial de pauvreté éducative avant la pandémie était estimée à 53 % en 2015. L’étude indique qu’un retour à la situation d’avant la Covid-19 ne permettra pas d’assurer l’avenir des enfants du monde. Il faudra une reprise vigoureuse et une accélération de l’apprentissage pour inverser la tendance.
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Des pertes d’apprentissage plus importantes chez les enfants défavorisés
En Afrique subsaharienne, l’augmentation de la pauvreté d’apprentissage a été plus faible que dans les autres régions, indique le document. Cela s’explique par le fait que les fermetures d’écoles dans cette région n’ont généralement duré que quelques mois. Cependant, la pauvreté éducative de la région a atteint un taux extrêmement élevé de 89 %.
L’étude montre que les enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés et d’autres groupes défavorisés subissent des pertes d’apprentissage plus importantes. Les enfants dont la maîtrise des compétences de base était la plus faible avant les fermetures sont les plus susceptibles d’avoir subi de plus grandes pertes d’apprentissage. « Sans de solides compétences de base, les enfants ont peu de chances d’acquérir les compétences techniques et supérieures nécessaires pour prospérer sur des marchés du travail de plus en plus exigeants et dans des sociétés plus complexes », précise la Banque mondiale.
Le rapport fait valoir qu’un engagement politique national soutenu sera nécessaire pour assurer la reprise et l’accélération de l’apprentissage. Pour résoudre la situation à long terme, il faudra des coalitions nationales pour le rétablissement de l’apprentissage. Ces coalitions doivent inclure les familles, les enseignants, la société civile, les entreprises et d’autres ministères que celui de l’éducation. L’engagement doit se traduire par des actions concrètes aux niveaux national et infranational. L’objectif est de combler les importantes lacunes en matière de données, de définir des objectifs de progrès clairs et d’élaborer des plans de reprise et d’accélération de l’apprentissage fondés sur des preuves.
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Le cadre RAPID pour renforcer la résilience des systèmes éducatifs
Le rapport propose le cadre RAPID pour soutenir les systèmes éducatifs. Ce cadre regroupe des interventions pour aider les enfants à récupérer les apprentissages perdus et à accélérer les progrès à long terme dans l’éducation de base. Cet outil permet aux gouvernements de veiller à ce que les systèmes éducatifs atteignent chaque enfant et le maintiennent à l’école. Il garantit que les systèmes éducatifs évaluent régulièrement les niveaux d’apprentissage et donnent la priorité à l’éducation de base. Le cadre assure qu’ils augmentent l’efficacité de l’éducation, à travers de l’apprentissage correctif, et développent la santé et le bien-être psychosocial. Ces interventions permettront de construire des systèmes éducatifs plus efficaces, équitables et résilients.
Le rapport State of Global Learning Poverty 2022 a été publié par la Banque mondiale. Il a été réalisé en collaboration avec l’UNESCO, l’UNICEF, le Foreign Commonwealth and Development Office (FCDO) du gouvernement britannique, USAID et la Fondation Bill et Melinda Gates.
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